13/12/2013

QUESTION #2 : Pourquoi les droits des parents adoptants ont-ils priorité sur les droits des enfants?


 «L'adopté acquiert une nouvelle filiation qui remplace sa filiation d'origine. 
Un nouvel acte de naissance est établi et l’acte de naissance d’origine est annulé
 et ne peut plus être communiqué.  (...) Il prend le nom du ou des adoptants 
qui remplace son nom initial.  Il est possible de demander au juge
un changement de prénom de l'adopté. L'adoption plénière est irrévocable.» 
  
«Marie, d’origine indienne, raconte qu’en France on la prend toujours pour 
la bonne de la famille blanche qui l’a adoptée. En Inde, tandis qu’elle se promène 
avec sa famille adoptive blanche, les Indiens la voient comme une prostituée et l’insultent. 
Son retour au pays est interdit car elle n’a pas de papiers étant donné que son adoption est plénière. Elle se sent étrangère autant en France (suspectée continuellement par la police d’avoir volé ses papiers d’identité) qu’en Inde (où elle est rejetée car elle n’a pas les bons papiers et où on l’interroge par rapport à son nom de famille français qui paraît « louche » à chaque passage de frontière ou contrôle de police). On ne lui reconnaît ni le droit d’être française, ni le droit d’être indienne. L’adoption plénière a rendu compliqué son intégration.» 
Témoignage pour «Adoption: terrain miné».  

L’adoption plénière est une spécificité française imposée dans le cadre d’adoption internationale. Cette fiction française voudrait nous faire croire que la filiation sociale peut effacer la réalité de la naissance et des origines biologiques. Elle entraîne: suppression, effacement et interdiction d’accès à notre propre identité biologique, suppression de notre nationalité d’origine, suppression de nos noms et prénoms d’origine, suppression de notre filiation d’origine. Ce système permet aux adoptants de signaler ou non son adoption à la personne concernée. Des personnes découvrent sur le tard qu’elles ont été adoptées. La France a déjà été pointée du doigt car elle ne respecte ni la Convention européenne des droits de l’Homme, ni les droits internationaux de l’enfant, ni la Convention de la Haye. Pourquoi le système français maintient-il cet obscurantisme? Cette mise en scène mensongère nous vole notre identité biologique. Comment se projeter dans le futur sans savoir d’où l’on vient? Sur quelle base pouvons-nous compter? Nous voulons une procédure légale et rapide pour pouvoir choisir nos noms et prénoms sur nos cartes d’identité: ceux de notre famille d’origine dont nous avons été dépossédés ou le choix de nouveaux nom et prénoms si nous voulons tirer un trait sur ces expériences pénibles. Enfin, en plus de la nationalité française, nous voulons récupérer notre nationalité d’origine qui nous a été confisquée.